utile, le BEES1° ? - Plongée sans sel

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utile, le BEES1° ?

Plongée > coups de gueule

Quelle est l'utilité du BEES "Plongée" ?

Aucune ! De ma passion pour la plongée était née (il y a longtemps) l'envie d'en vivre.

Et dans la région lémanique de surcroît ! Avec l'hiver qu'on se tape ici, il fallait être totalement demeuré pour y croire !

Désireux d'avoir une reconnaissance plus poussée que le simple 'PADI Instructor' de base très enseigné en Suisse, j'ai passé au milieu des années '90 le tronc commun du Brevet d'Etat d'Educateur Sportif 1° (BEES1)  au centre de formation J&S d'Annecy.

Précisons pour les francophones peu au courant des obligations légales de l'enseignement du sport en France qu'il s'agit d'une formation commune à tous les - futurs - professionnels. Par la suite, il faut encore suivre la partie dite "spécifique" de l'activité visée (foot, ski, plongée, parapente, bras de fer, etc.).

En résumé, si vous voulez être plus tard payé (au lance-pierre), cette formation du ministère J&S (Jeune & Sourd) est obligatoire.

OUI NIDE YOU par Solé, Gotlib, Alexis, Lob, Goossens, Adams & Al Coutelis. Ed. Fluide Glacial 1983

J'y ai appris nombre de choses intéressantes, passant de la résistance anaérobie lactique (utile en cas de panne d'air ?) à la conception d'un plan d'entraînement de course à pied (en pied-lourds ?).

Bref, rien ne m'a paru vraiment utile à l'enseignement d'une activité qui mise plus sur l'économie d'énergie et la contemplation.

La plongée en bouteille n'est pas dans la compétition (sauf dans l'accumulation de matériel qu'une passion peut engendrer).   

Vu de mon 1/2 côté suisse où le sport n'est pas chapeauté par l'Etat fédéral (sauf quelques rares activités comme le ski et la gym scolaire), cette ingérence a la robe de la parfaite organisation soviétique.

Peu de souplesse à attendre de fédérations sportives maîtresses des tortueux chemins de la formation et cernées par nombre de lois et décrets.

Si vous n'êtes pas diplômés "spécialiste en orientation d'administration complexe", ça va être dur !

C'est parfois ennuyeux pour les utilisateurs mais aussi avantageux pour les fédérations quand il s'agit de ne pas prendre de décision ou pour se protéger du vilain monde extérieur, avide de conquête (de marché).

Loin du débat gentils bénévoles contre méchants consommateurs, il est nécessaire d'être à l'écoute des besoins des personnes désireuses de s'initier à la plongée ou d'en vivre.

Si une des écoles américaines offre une splendide image caricaturale de l'entreprise libérale dans sa manière d'aborder le consommateur, il ne faut pas pour autant négliger sa puissance économique dans ce qui est devenu - il faut bien l'avouer - une industrie.

La philosophie du système d'enseignement bénévole européen de la plongée est en train d'en faire les frais auprès des instances administratives européennes, grande machine à fabriquer des normes sans lesquelles - c'est bien connu - notre vie ne serait qu'enfer et malédictions diverses.

Le métier de lobbyiste est à découvrir au plus vite...

Ci-dessous un article que j'ai lu avec intérêt et qui est à la base de mon petit texte.

Faut juste remplacer certains mots par "plongée" :)

Laure Manaudou, une icône à la dérive, par Alain Loret
LE MONDE | 10.08.07

Ce qui doit nous surprendre dans ce qui est immédiatement devenu "l'affaire Manaudou", ce n'est pas tant les atermoiements d'une jeune femme qui a passé la moitié de sa vie à aligner les longueurs de bassin là où d'autres s'employaient à construire les bases de leur vie future que l'incapacité de la Fédération française de natation (FFN) à gérer la situation.

On observera que cette conjoncture étonnante ressemble à s'y méprendre à celle qui fut créée, il y a quelques années, par une autre figure emblématique du sport français : Marie-José Pérec. Dans le "cas Pérec", c'est la Fédération française d'athlétisme qui s'était trouvée dans l'embarras. A un niveau moins médiatisé, cette situation est malheureusement bien ordinaire. En matière de sport de haut niveau, ces ruptures qui mêlent les contraintes de l'entraînement, la pression du résultat, certains enjeux financiers, l'incontournable construction psychologique de la postadolescence et l'éloignement familial sont monnaie courante.

La chose pourrait être banale si le sport n'était pas en France une affaire d'Etat. En réalité, beaucoup seront surpris d'apprendre que c'est un service public qui est en cause dans le problème que pose Laure Manaudou. En effet, dans notre pays, les fédérations sportives possèdent des prérogatives de puissance publique. Par délégation ministérielle, elles participent à l'exécution d'une authentique mission de service public qui leur octroie des responsabilités sociales qu'elles ne sont à l'évidence pas en mesure d'assumer.

Les conditions dans lesquelles fonctionnent les fédérations sportives françaises sont surprenantes. En réalité, elles sont placées sous la stricte tutelle des pouvoirs publics. Depuis cinquante ans, la France est le seul pays qui ait choisi d'encadrer le sport olympique par une administration d'Etat à partir d'un réseau serré de lois et de décrets. Les raisons qui expliquent cette volonté relèvent de l'idée que, selon le législateur français, "le sport de haut niveau est source d'enrichissement et de progrès humain. Le sportif de haut niveau joue un rôle social, culturel et national de première importance". On ne saurait être plus clair.

Reste que ce rôle fondamental supposé n'est en réalité qu'une allégation dénuée de fondements scientifiques. Au prétexte que le sport d'élite constituerait un "bien commun", elle permet pourtant de justifier une sanctuarisation administrative de l'olympisme par intervention de l'Etat qui, alléguant une finalité d'intérêt général, l'a inscrit au registre du service public.

On voit le résultat : une fédération totalement incapable de gérer la situation d'une jeune femme qui ne se voit manifestement pas en icône républicaine. En réalité, Laure Manaudou subit les conséquences d'une organisation impropre à la situation inédite engendrée par l'explosion d'une nouvelle économie olympique qui brouille tous les repères.

Dans ce contexte, le système français, qui a ceci de particulier qu'il combine intervention publique et initiative privée de nature associative, est manifestement devenu obsolète. Bien adapté au sport amateur lorsqu'il fut mis en place par le général de Gaulle dans les années 1960, il a sans aucun doute atteint ses limites. Le sentiment qui prévaut est l'incertitude quant à sa capacité réelle de répondre à l'évolution d'un sport olympique qui est devenu aujourd'hui une authentique industrie de l'image télévisée.

Laure Manaudou subit donc les conséquences de l'inadaptation de ce qu'il faut bien appeler notre "service public d'optimisation de la performance". Face aux investissements considérables d'origine privée que l'on identifie dans tous les pays sportivement développés, le système français fait pâle figure. Son manque de moyens récurrent a pour conséquence qu'il n'est plus aux normes dans nombre de secteurs cruciaux : ceux qui ouvrent les voies des futures victoires olympiques.

La rupture très médiatisée de Philippe Lucas avec la FFN ne s'explique pas autrement. Hors la personnalité complexe de l'ex-entraîneur de Laure, c'est bien le déficit de moyens accordés par une fédération qui, nonobstant sa non-implication, voulait s'approprier les résultats de "sa" nageuse, assorti d'une sorte d'impérialisme administratif qui alla jusqu'à mettre en doute ses compétences techniques, qu'il jugea insupportable. Que la fédération de natation se rapproche aujourd'hui de cet entraîneur, hier honni, pour tenter de sauver la situation montre bien que le système balbutie.

Dans ce contexte qui prélude malheureusement à une campagne olympique 2008 fort mal engagée du fait de l'absence de secrétaire d'Etat aux sports - une situation que l'on n'a pas connue depuis 1958 ! -, la décision d'Arnaud Lagardère de rendre opérationnelle à Paris une "plate-forme technologique" destinée à l'entraînement de l'élite doit être observée avec une certaine attention. En s'inscrivant dans un ambitieux projet de centre d'expertise sportive conçu en collaboration avec des partenaires industriels, le Team Lagardère pourrait en effet être une réponse au manque de moyens des fédérations. A une condition : que l'Etat établisse les bases institutionnelles d'une cogestion du sport de haut niveau entre le mouvement sportif et les entreprises... sans oublier les collectivités locales.

Vaste chantier ! Cette organisation inédite devrait prendre la forme de partenariats équilibrés entre le public et le privé qui respecteraient les prérogatives historiques du Comité olympique français. S'il est trop tard pour les Jeux olympiques de Pékin, ce projet politique indispensable au sport d'élite français doit démarrer sans délai si nous voulons être prêts pour 2012. On n'attend plus que
Bernard Laporte.

Source: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-943459,0.html

 
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