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Migration
C'est l'été et les bords du Léman sont attaqués par une nuée de bipèdes assoiffés de fraîcheur. Bien sûr, je suis également ce mouvement migratoire. L'arrivée à la plage est toujours un grand moment d'émotion, surtout celle de TOUGUES, située sur la partie française du lac. Elle est jolie et surtout pas trop défigurée par le proche cannibalisme urbain de Genève. Pourvu que ça dure...
Ne pas s'emmerder
J'ai apporté avec moi de quoi batifoler dans l'eau et surtout éviter de m'emmerder (appelons un chat, un chat) sur la plage. Je déballe tout mon attirail sur la serviette. Le C96 "Castoro" est bien sûr présent; léger et très rapide à mettre en œuvre, c’est l’outil idéal pour ces chaudes journées où enfiler l’étanche devient un rituel sado-
Le caisson
Le caisson photo fait l'objet de ma plus grande attention: surtout ne pas rayer le hublot ! En même temps, je maudis en silence pour la millième fois la (défunte) société Hugyfot de ne pas avoir eu l'intelligence de fabriquer une protection en néoprène. A force de polir les rayures au dentifrice, on devient méchant !
N&b
J'ai chargé le F90x avec du Tx 400, un classique du n&b dont j'aime beaucoup le grain. Pourquoi du film noir & blanc, me direz-
De l'argentique au numérique
Le caisson abrite un Nikon F90x. Oui, je sais, c’est dépassé (électroniquement parlant) mais je ne peux pas y mettre mon FM2 :) J’ai bien un F100 qui traîne dans son sac mais quel intérêt ? L’avenir, c’est le numérique…
L'objectif
L’objectif est un choix cornélien : macro, moyen grand-
Départ
Le shorty enfilé, je mets un baudrier de 7kg qui compensera la flottabilité du recycleur. L’embout du Castoro en bouche, je commence 3 cycles de rinçage: inspiration par la bouche et expiration par le nez en complétant avec de l’o2 au fur et à mesure pour éliminer l’azote du « poumon » (sac du recycleur).
Fraîcheur de vivre
Ceci fait, départ ! Heureux de trouver enfin du calme et de la fraîcheur, je me pose dans 1 mètre d’eau. Je reste quelques minutes ainsi, le temps de trouver le bon volume dans le poumon (trop de pression et les joues se gonflent désagréablement ; pas assez, on respire mal). Mais comment faisaient les Incursori italiens ?
L’équilibre atteint, je nage vers le large. L’union des vaguelettes et du soleil crée un effet de lumière digne des plus belles plages des Iles (on peut rêver, non ?).
La posidonie du Léman
A –2m, je rencontre les premiers herbiers de potamot. C’est une plante à fleur qui a échappé à la concurrence terrestre en retournant dans l’élément liquide; l'équivalent de la posidonie, en quelques sortes.
Entre 0m et -
Le mont
Continuant ma ballade, j’arrive aux limites de la « beine ». Le « mont » signale une déclivité plus importante. Les potamots se font plus clairsemés et laissent la place à de vastes pelouses de charophycées. Vraie frontière en terme de richesse faunistique, c’est aussi – et surtout – le signal d’un léger rafraîchissement de l’eau. Je pressens d’ailleurs la présence de la thermocline tant redoutée, 6 mètres plus bas. Je suis maintenant au maximum de ma Ppo2, soit 1.6 bars.
A ce moment arrive un, deux, puis trois poissons. Ils ont une belle taille. Pour le Léman, du moins.
Il s’agit de tanches.
L’absence de bulles me permet de photographier un véritable ballet.
Frayaient-