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Prémices > Suisse

Célébration d'un héros, Benedikt FONTANA. Carte postale. Collection personnelle.
Un état confédéral comme la Suisse regroupe plusieurs cultures qui n'ont pas forcément les mêmes visions politiques. Pour faire cohabiter tout ce petit monde fut "inventé" par nécessité la culture du compromis. En gros, on donne un peu à tout le monde. C'est coûteux mais ça marche :) Mais l'exemple belge le prouve, ce type de construction reste fragile car toujours à la merci des populistes. Les cadeaux, c'est bien mais ça ne fait pas tout !

La Suisse en tant que petit Etat-Nation se devait d'inventer ses propres mythes fondateurs, très utiles pour souder une population face aux tensions naissantes entre grandes nations européennes. Ce fut le rôle des cultures palaffites du Néolithique tardivement découvertes au IXXe siècle, de Guillaume TELL (bien sûr) mais aussi de Benedikt FONTANA. Toutes ces images d'Epinal furent utilisées pour créer l'artefact du "libre ancêtre", prêt à se battre pour ses droits; à la population de s'en montrer digne.

Fontana, Benedikt
Mentionné pour la première fois en 1473 à Riom,décédé22.5.1499 à la bataille de Calven, de Salouf. Fils de Heinrich II, ministérial épiscopal à Riom, et de Magdalena von Lumbrein (Lumerins). Ursula von Moor, de Zernez. F. était apparenté à Wilhelm et Johann Nuttli de Mont, à Marquart von Valendas, ainsi qu'au junker Hans von Abys de Piuro (Valteline), de sorte qu'il avait de puissantes relations avec la Ligue grise et dans le sud. Bailli épiscopal de Riom (1473, 1481-1484, 1492, 1496-1497).

Il présida des arbitrages entre l'évêque et la ville de Coire, ainsi qu'entre l'évêque et les habitants du val Bregaglia (1497-1498). Capitaine épiscopal de Fürstenburg dans le val Venosta, il assuma en 1499 surtout des fonctions militaires, vu que la guerre de Souabe avait éclaté. Pendant les cinq premiers mois de cette année, F. adressa à plusieurs reprises de Müstair, Bergün et Zuoz des messages exhortant les autorités politiques à accorder leur aide (envoi de troupes, d'argent et de matériel de guerre) et réclamant leur participation. Aux côtés de Hertli Capol de Flims, il fut le plus illustre capitaine de la bataille de Calven . Selon la chronique d'Ulrich Campell (1570), F., blessé et mourant, aurait encouragé ses compatriotes en leur criant en romanche "Soyons Grisons aujourd'hui ou jamais ! ". Son personnage fut idéalisé par les historiens, qui en firent un héros jusqu'au XXème siècle. La commémoration de la bataille de Calven à Coire en 1899, qui fit largement place à la célébration du rôle joué à l'occasion par F., eut le caractère d'une cérémonie nationale et patriotique. En 1903, fut érigé à Coire le monument à sa mémoire réalisé par Richard Kissling. Après la Deuxième Guerre mondiale, la recherche historique commença à démythifier les événements de 1499. Cette nouvelle vision historique risqua de minimiser les mérites politiques et militaires de F.

Bibliographie
-C. Willi, Calvenschlacht und Benedikt Fontana, 1971
-P.E. Grimm, Die Anfänge der Bündner Aristokratie im 15. und 16. Jahrhundert, 1981
-P. Röthlisberger, Benedikt Fontana lebt!: die Calvenfeier von 1899 und ihre Auswirkungen auf das Geschichtsverständnis, 1999

Auteur: Martin Bundi / AN
http://hls-dhs-dss.ch/textes/f/F16828.php

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