Occitània


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cimetière marin

Gruissan > les Auzils

ND des Auzils, Pâques 2008

Nikon D80 + Sigma 14/f.2,8 AF-D HSM

Une ballade à la chapelle de Notre-Dame des Auzils, appelé encore Notre Dame du Bon Secours, possède à mes yeux (et toutes proportions gardées) comme un petit air de Saint-Jacques de Compostelle.

C'est "exotique" pour quelqu'un comme moi qui vis dans une grande ville (à l'échelle de la Suisse !) où les lieux spirituels sont dilués autant dans les esprits que dans l'urbanisme.

En même temps, la culture de la dévotion ne fait plus particulièrement partie de la culture des visiteurs, méritants bénéficiaires de congés payés, survivants temporaires d'un système productiviste (au sens écolo) qui a perdu la tête.

Le livre

Ecrit par Jean PAUC, ancien curé de Gruissan, ce livre édité en 1993 par les Editions LOUBATIERES est à ma connaissance le seul écrit sur le sujet.

Malgré une prose parfois un peu pontifiante, il n'en reste pas moins une mine d'informations.

Montée à la chapelle

Déjà citée au XIIe siècle par des écrits, la chapelle des Auzils est nichée dans les hauteurs de la Clape, un modeste massif calcaire (altitude max. + 210m) troué comme une éponge. Une ballade dominicale très populaire.

L'accès se fait par un large chemin pierreux à demi couvert par l'ombre des pins et ponctué de-ci, de-là de cénotaphes (tombes vides), hommage posthume aux marins décédés en mer (Gruissan a fournit des marins au long cours jusqu'à la fin du XIXe siècle).

Les dates gravées dans le marbre ou le calcaire nous ramènent à une période où la marine dominait le domaine du transport.

Il y eut même un ermite (le cabanon dit "de l'hermite" est à droite en montant). Un homme qui vécu réellement ici en totale simplicité à proximité d'une petite source. La restauration du site permet d'imaginer cette vie faite de simplicité.

Pour en savoir plus:

http://www.ville-gruissan.fr/terroir/notredam.htm

http://www.ex-voto-marins.net/pages/lesphotos11.htm


Plaque en mémoire de la disparition des sous-marins Minerve, Eurydice et Sibylle

"La Grande Muette"

Trente ans après, deux naufrages de sous-marins français restent inexpliqués :

La marine russe n'est pas la seule à cacher ses échecs, comme elle l'a montrée avec la disparition du Koursk. Trente-deux ans après la perte de la Minerve, puis de l' Eurydice en Méditerranée, la France n'a toujours pas rendu public le résultat de ses enquêtes sur ces deux naufrages qui provoquèrent la mort, au total, de 109 sous-mariniers, dont un officier pakistanais.

A moins d'une décision gouvernementale d'ouvrir les archives avant l'heure, il faudra attendre 2018, soit cinquante ans après la perte de la Minerve, le 27 janvier 1968, au large de Toulon, pour connaître les raisons de cette disparition suivie, le 4 mars 1970, par celle de l' Eurydice, un sous-marin en tous points jumeau du premier.

Au sein de la marine nationale, la Minerve et l' Eurydice faisaient alors partie d'une série de onze sous-marins de la classe dite « Daphné », c'est-à-dire des bâtiments de 1 040 tonnes en plongée qui furent conçus, dans les années 1960-1970, pour la lutte anti-sous-marine et qui se sont inspirés de la technologie des « U Boot » allemands de la dernière guerre mondiale. A l'époque, la France du général de Gaulle était fière d'avoir récupéré son autonomie face à l'OTAN et d'aligner des sous-marins classiques de moyen tonnage à grande manoeuvrabilité, à forte endurance en plongée et reconnus pour leur discrétion acoustique en immersion.

Hélas ! En Méditerranée occidentale, la Minerve coule par 1 000 mètres de profondeur, en 1968, implosant probablement à quelque 500 mètres, très au-delà des limites de sécurité, et l' Eurydice sombre, en 1970, après avoir permis au général de Gaulle, chef de l'Etat, de rendre hommage, au cours d'une plongée spectaculaire d'une quarantaine de minutes en février 1968, à l'équipage du premier sous-marin.

L'épave de la Minerve n'a jamais été localisée avec précision. Celle de l' Eurydice, pas davantage, même si on a photographié quelques débris par 700 mètres de profondeur.

SILENCE OPAQUE

La marine française a alors entouré ce double naufrage d'un silence opaque, qui dure encore. La raison d'Etat s'est imposée. Au motif - non avoué officiellement - que les sous-marins de la classe « Daphné », outre qu'ils équipaient la France en attendant la mise en service d'autres submersibles des modèles « Narval », puis « Agosta », avant l'apparition des futurs sous-marins nucléaires d'attaque du type « Rubis », ont connu des succès commerciaux inespérés à l'exportation. Les « Daphné » ont été adoptés par le Portugal (quatre exemplaires), l'Afrique du Sud (trois), le Pakistan (quatre) et par l'Espagne (quatre) entre 1965 et 1975. Il était malvenu, en commentant les naufrages de la Minerve et de l' Eurydice, de décrier le produit. Mission réussie, puisque le Pakistan et l'Espagne sont restés fidèles à la technologie française en continuant à acheter, dans les années 1980, respectivement 4 et 4 sous-marins « Agosta ». En attendant l'ouverture des archives, on est réduit, faute que la marine française ait joué franc-jeu, à des hypothèses sur les avatars tragiques de la Minerve et de l' Eurydice. Comme pour la marine russe. Les scénarios risquent d'être d'autant plus crédibles qu'ils s'appuient sur la mésaventure survenue à un autre sous-marin de la même série, la Flore, sans avoir de conséquences aussi funestes.

A l'époque, l'incident ne fit pas la « une » de la presse, sauf qu'on a pu apprendre, par des indiscrétions tardives, que la navigation mouvementée du sous-marin avait donné lieu, entre le commandant et son second, à un sérieux affrontement que l'état-major de la marine crut habile de vouloir régler en famille.

VICE DE CONSTRUCTION

En 1970, en effet, l'équipage de la Flore a failli être victime d'un simili-naufrage lors d'un exercice en Méditerranée. A ceci près que le sous-marin est parvenu à revenir à la surface, grâce à la maîtrise de son équipage. Il s'est agi de ce qu'on appellerait aujourd'hui un bug technique, d'aucuns disent un vice de construction. Non seulement, croit pouvoir se souvenir après coup un expert, il y a eu un dysfonctionnement des clapets du schnorchel (le tube qui est chargé d'aspirer l'air frais et d'évacuer les gaz d'échappement en plongée) au point de laisser l'eau s'engouffrer. Ce qui n'était pas nouveau sur un tel sous-marin. Mais, croit-il pouvoir ajouter, les barres de plongée se sont bloquées de façon inopinée, rendant incontrôlable la conduite du bateau et l'attirant vers le fond comme « un fer à repasser ».

D'autres incidents ont illustré la vie de deux sous-marins de la même catégorie, la Galatée et la Psyché. Durant tout ce temps-là, la France a gardé - et conserve encore - un silence prudent, sans cesser de vendre des sous-marins à l'étranger. La Russie rencontre, elle aussi, depuis 1968, année pendant laquelle elle perdit pas moins de deux submersibles nucléaires en Atlantique, puis dans le Pacifique, de graves problèmes de sécurité de plongée. En 1970, un troisième faisait naufrage, en Atlantique. Les experts se demandent si la disparition du Koursk aura ou non, pour Moscou, un impact direct sur ses exportations de sous-marins. Le précédent des « Daphné » français, durant ces deux mêmes années, incline à croire que c'est assez peu probable.

Source: Jacques Isnard, Le Monde en date du samedi 26 août 2000

Pour en savoir plus: http://s.m.minerve.free.fr/

Photo de gauche: la grotte

Située sous la chapelle, cette cavité est hélas souvent considéré comme un lieu d'aisance.

Un panneau rappelle au visiteur, dévoré de curiosité, qu'elle abrite une colonie de chauves-souris qu'il s'agit de ne pas déranger.

Il aurait été préférable de préciser que les risques de marcher dans une grosse merde humaine étaient statistiquement proche de 100%.

Photo de droite: entrée et alentours de la chapelle

Exposé à l'infortune de mer, le marin de retour (vivant) ornait le sanctuaire d'un ex voto, tableaux ou maquettes en remerciements de la protection divine.

Cet ensemble d'offrandes, accumulé sur plusieurs siècles, fut malheureusement dérobé en 1967. Les quelques 49 oeuvres disparues, cataloguées et photographiée, ont été repeintes à même les murs.

L'intérieur

Nikon D700 + Nikkor 16-35/4 VR ED, juillet 2011

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